Ces derniers mois le marché de l’immobilier ancien a fait preuve d’une excellente dynamique encore mise en exergue par la baisse des ventes d’immobilier neuf. Parmi les raisons de cette tendance des acquéreurs à privilégier l’ancien au neuf on peut évoquer la hausse du coût de la construction neuve désormais BBC (Bâtiment Basse Consommation) ainsi que la sécurisation de l’achat par les diagnostics immobiliers. Si l’acquisition d’immobilier ancien n’inquiète moins après lecture des bilans de la plupart des diagnostics, deux inquiétudes de taille peuvent perdurer : les termites et la mérule. Surtout que les obligations des vendeurs diffèrent sur le dépistage de ces deux parasites. Termites et mérule, deux poids, deux mesures.
Le risque termites bien accepté
Le risque termites existe d’autant plus que la construction est située dans une zone déclarée d’infestation. Dans les zones ainsi classées à risque termites par arrêté préfectoral, il n’y a que peu d’inquiétudes puisque le diagnostic termites fait partie alors des diagnostics obligatoires avant-vente. Le vendeur ne peut donc se soustraire à cette obligation et l’acquéreur obtient une information suffisamment rassurante puisque la durée de validité du diagnostic termites est de 6 mois. En 6 mois, si des termites peuvent revenir, un traitement pas forcément peu coûteux peut les éradiquer avant que ces insectes xylophages ne détériorent la construction.
S’il est vrai qu’avec le réchauffement climatique, la prolifération des termites s’étend et que ces insectes plutôt frileux jadis n’hésitent plus à remonter au nord bien au-delà de l’Île-de-France, les préfets n’hésitent pas à classer leur zone à ‘risque de prolifération de termites’. Le diagnostic termites étant fait pour dépister les infestations, il en va de la sécurité de toutes les constructions de prévenir le risque en classant comme infestées des zones entières, surtout que le diagnostic y devient alors obligatoire.
A savoir : Entré sans encombres dans le bouquet de diagnostics obligatoires avant-vente, le diagnostic termites fait même partie juste après le DPE des premiers diagnostics étudiés par les acheteurs potentiels.
Le risque mérule inquiète et dérange
L’autre, mais peut-être le plus dangereux, destructeur de maisons est la mérule qui est également le risque le moins connu de la plupart des acquéreurs potentiels d’immobilier ancien.
La mérule est ce champignon lignivore qui pousse et prolifère d’abord sur les bois humides puis peut s’infiltrer partout y compris au travers du béton et même s’étendre d’une maison à une autre au travers des murs. Surnommée le cancer des maisons, la mérule paraît bien plus susceptible que les termites de ruiner une construction surtout que le champignon peut être difficilement décelable.
Tout comme pour le risque termites, le risque mérule fait partie des informations obligatoires que le vendeur (et le notaire) doivent mentionner dans l’ERP à l’acquéreur avant la signature de l’acte de vente d’une construction sise en zone d’infestation. Mais là où réside problème c’est qu’il semble que les préfectures rechigneraient à déclarer leurs zones infestées par la mérule en raison de la dévalorisation d’image de leur parc immobilier. Le possible désintérêt des acquéreurs allié à l’obligation de faire effectuer un état parasitaire qui ne peut être aussi exhaustif que le diagnostic termites seraient les deux obstacles à la déclaration de zone d’infestation. Hormis quelques communes de la Somme, la ville de Lyon et le département du Finistère, le risque mérule est bien loin d’être mentionné partout où le champignon est apparu.
La prudence est donc de mise sur tout le territoire avant l’acquisition d’un bien immobilier ancien lorsque celui-ci est humide et surtout qu’il a souffert d’infiltrations d’eau. Faire effectuer un état parasitaire est donc une précaution à prendre dans de nombreux cas avant tout achat d’un bien immobilier ancien y compris en dehors d’une zone déclarée comme infestée par la mérule.
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