Faute de prêts provenant de la collecte du livret A, l’effectif des 42 000 nouveaux logements sociaux intermédiaires ne sera pas atteint par les organismes responsables de la construction de HLM.
Les réalisations des grands organismes HLM
Vitale pour la couche sociale la plus défavorisée des Français, la construction des logements sociaux est à la charge d’organismes HLM attitrés. L’an passé, ESH (Entreprises sociales de l’habitat), une des plus puissantes de ces associations, est parvenue à ériger plus de 15 000 logements destinés aux plus démunis. Rappelons qu’à cette époque, l’objectif fixé par l’État était la construction de 41 000 appartements. Cette année cependant, le challenge sera loin d’être atteint, car sur les 120 000 logements prévus, le cap des 42 000 logements intermédiaires ne sera même pas franchi.
Les banques ont changé la donne
D’après les organismes responsables de la construction des HLM, les dispositions prises récemment par les banques constituent une entrave à l’atteinte de leurs objectifs. En effet, ces entreprises de construction se basent sur la restitution de la collecte provenant des livrets A pour réaliser leurs travaux. Comme les institutions financières ont décidé de ne pas doubler le plafond du livret A cette année, les prêts immobiliers qu’ils pourront contracter ne seront pas suffisants pour mettre sur pied les 42 000 nouveaux logements sociaux prévus. Plus encore, les organismes HLM estiment que les banques resserrent davantage les mailles du filet en bloquant l’obtention des crédits immobiliers. De leur côté, les banques ripostent en affirmant que même avant cette disposition, les entreprises de construction de HLM n’utilisaient pas toute la partie de la collecte mise à leur disposition.
Les prêts locatifs sociaux posent problème
D’après président de l’ESH, Michel Ceyrac, les prêts locatifs sociaux (PLS) sont à l’origine d’un déséquilibre de la trésorerie des banques. En effet, leur remboursement s’étale sur 35 ans à 40 ans. Par ailleurs, ce type d’emprunt n’est pas bonifié et les nouveaux ratios prudentiels fixés par l’accord de Bâle 3 accentuent la prudence des banques quant à l’octroi des crédits immobiliers destinés à la construction des logements sociaux. En outre, actuellement, la Caisse des Dépôts ne restitue que 20 % de la collecte des livrets A alors qu’auparavant les institutions bancaires redistribuaient jusqu’à 80 % du montant perçu. Malgré l’évidence des difficultés rencontrées par les banques, le ministre du Logement vient de demander une audience auprès de leurs dirigeants afin de recevoir de plus amples informations.
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