Le secteur immobilier français traverse actuellement une crise profonde. Le volume total des crédits accordés par les banques accuse un repli important de 33 % au cours des 6 derniers mois.
Les causes de cette baisse
La situation s’annonce mal pour les acteurs immobiliers français. Mardi dernier, l’Observatoire de Crédit Logement-CSA a publié le résultat de son enquête sur l’évolution du crédit immobilier en France, affichant un repli important de 33,1 % au premier semestre. Michel Mouillart, professeur d’économie, recense 3 variables pour expliquer la situation. Outre la chute apparente de la demande au cours de la période, la suppression de certaines aides publiques dont notamment le PTZ dans l’ancien n’est pas sans conséquence sur la stabilité du marché. Par ailleurs, le système bancaire s’est montré très vigilant ces derniers temps suite à l’annonce de l’ouverture de Bâle III, durcissant les conditions d’octroi de crédit. Désormais, l’emprunteur doit apporter au moins 15 à 20 % du prix total du bien alors qu’en 2011, le taux d’apport appartenait à une fourchette allant de 10 % à 15 %.
Le secteur immobilier en chiffre
C’est durant le second trimestre que la baisse a été la plus importante, atteignant 39,2 %. Les biens anciens ont été les plus durement touchés, affichant un repli de 41,3 %. Cependant, le secteur du neuf n’a pas été épargné avec -21 %. Sur la période janvier-avril, la production de crédits par le système bancaire a chuté de 40 % par rapport à la même période de l’année écoulée, établie à 32,7 milliards d’euros. Au mois de juin, une légère amélioration de la situation a été constatée avec une baisse modérée de 21,4 % contre une hausse annuelle de 24,7 % en juin 2011. Paradoxalement, face à cette chute généralisée, les prix des biens se stabilisent. Les grandes villes affichent même une tendance à la hausse. Au T1 2012, les prix dans l’ancien ont connu une nette progression de 1,3 %.
La réduction des taux : une mesure nécessaire, mais insuffisante
Depuis mars, afin de relancer la demande, le gouvernement a décidé de procéder à une réduction du niveau général du taux d’intérêt immobilier qui est passé de 3,67 % en mai à 3,59 % en juin. Cependant, la demande a poursuivi sa chute jusqu’en juin où un modeste renversement de la tendance a été constaté. Outre la diminution des taux, la durée moyenne d’emprunt a également reculé de quelques points au cours de ces derniers temps, établis à 204 mois en juin contre 205 en mai. Par ailleurs, l’effet de la baisse du taux directeur de la Banque Centrale Européenne est encore à attendre jusqu’à présent. Sur l’ensemble de l’année, l’économiste Michel Mouillart annonce que la production bancaire n’excédera pas 120 milliards d’euros, un chiffre largement en dessous des 160 milliards enregistrés en 2011.
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